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17 Février 2015
L'amendement à la loi Macron pour remplacer certains jours fériés catholiques par un même nombre de jours fériés musulmans ou tamouls, déposé à l'Assemblée nationale par certains députés d'outre-mer ( le Guadeloupéen serait Eric Jalton ) est loin de faire l'unanimité nous révèle Caroline Artus, dans Le Boulevard Voltaire.
LS.
Un amendement à la loi Macron pour remplacer certains jours fériés catholiques par un même nombre de jours fériés musulmans ou tamouls, déposé le 23 janvier par six députés d'outre-mer, vient d'être adopté par l'Assemblée nationale.
Un amendement à la loi Macron pour remplacer certains jours fériés catholiques par un même nombre de jours fériés musulmans ou tamouls, déposé le 23 janvier par six députés d’outre-mer, vient d’être adopté par l’Assemblée nationale.
Projet porté à La Réunion par la députée PS Ericka Bareigts qui l’a justifié car « nous sommes indiens, chinois, malgaches, malbars, européens, kafs, comoriens » […], il serait paradoxal qu’une « République laïque ne donne un statut légal qu’à une seule religion dans le calendrier ».
Mais les Réunionnais dans toutes leurs diversités ethniques, culturelles, religieuses ont-ils dû attendre que le législateur légifère pour pratiquer fêtes, rites et autres coutumes ?
Après un carême de 17 jours, les Indiens tamouls ont toujours célébré la fin du Cavadee, marqué dans toute l’île par d’impressionnantes marches sur le feu, le corps transpercé d’aiguilles en argent. Cérémonie pouvant avoir lieu sur la plage sans que quiconque n’ait l’idée de s’en offusquer ; en avril, ils fêteront le Nouvel An suivi du Dipavali, fête de la Lumière.
Le Nouvel An chinois (cette année, le 19 février) donne lieu à de grandes festivités ; le 23 octobre, c’est Grand-mère Kal à l’honneur (la croque-mitaine réunionnaise) et le 20 décembre, la fête Kaf marque l’abolition de l’esclavage.
Le ramadan – contrairement à ce qui s’observe en métropole – reste discret, et c’est lors de la fête de l’Aïd el-Kébir que certaines mairies déploient une banderole pour souhaiter une bonne fête à leur communauté musulmane.
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Les Réunionnais – dans toute leur diversité depuis plus de quatre siècles – ont toujours célébré leurs fêtes religieuses sans justement avoir à revendiquer quoi que ce soit. Absentéisme scolaire pour cause de Nouvel An chinois ou de ramadan ne sont pas l’objet de critiques, « c’est normal, c’est La Réunion », entend-on partout dans l’île, que l’on soit créole, créole blanc, kaf, malbar, chinois, z’arabe ou z’oreil.
Aussi, quand l’amendement donne pour premier argument celui de « favoriser l’intégration culturelle » – d’un peuple réputé à juste titre pour vivre harmonieusement –, il ment. Pire : il va créer un problème là où il n’y en avait pas.
En outre, les Réunionnais catholiques (85 % de la population) risquent fort de ne pas voir d’un bon œil le remplacement de leurs jours fériés au profit d’autres religions, envers lesquelles ils n’ont jamais eu le moindre grief, et encore moins la moindre intolérance. Cet amendement est un coup de tonnerre dans le ciel réunionnais jusqu’à présent sans nuage, dans une population où les communautés ne pensaient même pas à se hiérarchiser.
Alors, quand Idriss Issop-Banian, président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion, salue et qualifie cet amendement de « grande avancée pour le vivre ensemble réunionnais », on croit à une blague. Et vous savez quoi ? Les Réunionnais de toutes les communautés qui vivent en harmonie depuis quatre siècles n’ont rien demandé.
Les Réunionnais n’ont pas à démontrer leur intelligence de cœur et leur ouverture aux autres. Ils n’avaient point besoin d’un amendement qui a toutes les chances de créer divisions et dissensions là où il y avait naturellement harmonisation.
Que veulent donc les élus ? Exporter l’apartheid ?