Joëlle Ursulle, ou la grenouille qui se voulait aussi grosse que le boeuf.
Il y a pour beaucoup de gens du spectacle ( dans les domaines du sport, des arts, et de la …. politique ) des heures difficiles, celles où l'on prend conscience que la clepsydre se vide, imperceptiblement, mais dont l'étiage est désormais clairement perceptible. Cette heure où la nuit n'est pas ( encore ) tombée, mais où la clarté du jour commence à s'estomper, entre chien et loup, comme on dit avant l'implacable investissement des ténèbres.
Pour les uns les jambes se font plus lourdes, le coeur plus aisément hésitant. Dérèglement de l'alternance diastole/systole.
Notre Lilian Thuram a connu cette anxiété. Battant comme il est il a aussitôt rebondi, non plus dans l'ambiance électrique et passionnante des stades où pouvaient l'admirer des dizaines de milliers d'Henry de Montherlant ( grand pèlerin des arènes ), mais dans celle, plus glauque des studios de télévision, ouverts à tous les épanchements « humanis », « dwadel'hommis », et « antiwacis ». Notoriété oblige!
Et Lilian a réussi. Désormais, plus bobo que lui tu meurs, et plus humble que lui....aussi!
C'est le malaise qui frappe également, en ces jours glorieux du charlisme universel, la chanteuse gwaloupéyenne Joelle Ursule. ( A moins que ce soit Jocelyne Labylle, comme me certifie une lectrice. Auquel cas je fais amande honnorable auprès de Joëlle. Mais, même en ce cas, comme la chanson de l'une est de la même eau, que la lettre de l'autre, je ne modifie en rien le contenu de cet article. ).
Joëlle ( ou Jocelyne, voir plus haut ) avait vraiment accédé à la notoriété, locale, en 2009, pendant la durée de ce que les niais appellent encore le « mouvement social », grâce à une chanson répétée toutes les dix minutes sur une radio célèbre, que je ne nommerai pas puisque la paix ( armée ) est faite, pour l'instant, entre nous.
« Ah! nèg la ja pran » ( les nègres en ont reçu – ont pris - des coups dans leur histoire ) reprenait le refrain, ad nauseam, suggérant que la race nègre était plus que jamais victime de toutes les injustices, et de toutes les tortures, depuis les temps les plus lointains de la préhistoire, jusqu'aujourd'hui même, en Gwada.
Joëlle devint célèbre, mais à l'échelle de la seule Guadeloupe, qui a beau être presqu'au centre du planisphère, entre équateur et tropique du cancer demeure ( encore ) marginale dans le grand concert de la bienheureuse mondialisation.
Comment aller plus loin, et monter plus haut même que Lilian ( si possible ). Une longue méditation de cinq années lui a ouvert les yeux et éclairé la voie d'un océan de lumière.
Il y a un mois le « président Hollande » à l'occasion des attentats que l'on sait inaugurait la voie récupératrice d'un électorat, en réduction rapide à l'image de la fameuse « Peau de chagrin » dont parla si justement le grand Balzac.
Et il y a quelques jours dans l'une de ses plus récentes homélies ( laïques, et ripoublicaines ), évoqua la Shoah comme le sommet le plus élevé de la tragédie criminelle sur l'échelle de la morale universelle, et la nécessité de tout faire pour empêcher que ne se renouvelle jamais une telle horreur.
Pour Joëlle ce fut un trait de lumière ( je n'ose dire « l'illumination » ). Il lui fallait attaquer, faire de la surenchère, aller plus loin, attaquer Hollande sur le terrain même où joue le « président », celui de la bonté ruisselante, et ...humaniste.
Cela a engendré la lettre de Joëlle au Président de tous les Français, où la dame, peut-être aidée par Lilian, où les « nègres » de ce dernier, fait sa petite surenchère, et que voici, en LIEN :
Lettre de Joëlle Ursulle au Président de tous les Français : http://www.people-bokay.com/joelle-ursull-lettre-ouverte-au-president-de-tous-les-francais/
La violence inepte de ces propos, leur insanité historique et philosophique, étaient telles, que les responsables gouvernementaux, pris à contrepied de la logique victimaire, dont ils sont eux-mêmes les initiateurs, se devaient de réagir. Ils l'ont fait par l'intermédiaire du ministre des Outre-Mer, madame Georges Pau-Langevin, par ailleurs Guadeloupéenne, comme Joëlle.
( La réaction de madame Pau-Langevin : http://martinique.la1ere.fr/2015/02/04/esclavage-les-propos-de-la-mnistre-font-polemique-227203.html ).
Cette réponse ministérielle est utile, mais à mon avis, insuffisante. C'est trop précautionneux. Elle sait qu'elle avance en terrain miné. Miné par les siens. Mais on ne sait où sont les artificiers, tant il y en a, et de plus en plus souvent en free-lance ( car le métier « d'humanis/antiracis » est devenu un filon très juteux ). C'est trop pesé sur des petites balances d'orfèvres, ( « trop pommadé, comme disait le bon Chrysalde dans Les précieuses ridicules ) alors que nos « antiracis » procèdent à l'arme lourde.
Comme je préfère la réaction d'un citoyen ordinaire, un citoyen du rang ( tout comme LS ), un citoyen comme mon ami facebook : Eric de Kermadec.
Certes, M. de Kermadec est bien plus « hollandiste » que moi ( ce qui, évidemment, n'est pas bien difficile ). Je le soupçonne même d'être tombé – comme un autre illustre citoyen - ( « un peu enveloppé ». Do you understand me? ) dans la marmite socialo, étant petit. Mais par delà les scuds plus ou moins acides ( il n'y a pas que des scuds, heureusement ) que nous échangeons parfois sur fessebook, nous nous estimons je crois sincèrement ( depuis notamment notre première rencontre dans la salle d'attente d'un cabinet médical. « Qui êtes vous donc? - Edouard Boulogne. - Aah! Mais alors vous êtes le Scrutateur! ». Hélas! Au bout de 10 minutes l'Hollande fit irruption dans la conversation. PSC ).
Donc, Eric de Kermadec fustige Joëlle. Bien mieux que le ministre. Et comme je ne ferais pas mieux, c'est à lui que je laisse la parole contre la grenouille qui se veut plus grosse que le boeuf dans la plus pure logique hollandiste qui... Quoi? Ah oui : HALTE AU FEU !
LS.
« A PROPOS DE LA POLEMIQUE PROVOQUEE PAR LA REFLEXION DE JOELLE URSULLE:
1 Elle confond cocos et zabricots. Car les juifs ont été gazés pour extermination, par une haine qui dépasse l'entendement.
2 Nous, on a été transporté pour bosser dans les cannes. Et à l'époque, c'était une méthode largement répandue en Afrique. Et sont d'ailleurs nos frères africains qui nous ont vendus. Puis les maîtres ont copulé avec leurs esclaves, et il y a eu une certaine mixité bien visible à St Domingue. Le "métis" existe partout. Joelle est une métisse.
Il me semble qu'il y a une différence de degré entre les 2 histoires. Si j'avais eu à choisir, j'aurais demandé à être dans le 2è groupe. Mais en fait, comme suis un "mélangé", émancipé à la naissance par mon aîeule, je n'ai rien eu à choisir.
3. Les juifs savent s'organiser pour se défendre, pas nous. Ils ont la bombe atomique, les lobbies, leur religion source de rassemblement, un pays, le culte de leur mémoire, car ils n'ont pas envie d'être crématoriés une 2è fois.
4 Nous on se bagarre entre nous pour des pécadilles, les noirs en Afrique s'entretuent. Les arabes n'arrivent pas à s'entendre pour faire une action commune visant à remettre les frontières prévues en 1947, le Hamas et le Fatha sont en guerre l'un contre l'autre, faisant le jeu d'Israël.
Notre histoire date de 200 ans, la leur de 70. On aura bientôt un mémorial act. Et l'esclavage a été déclaré crime contre l'humanité. In fine, malgré le respect pour notre chanteuse mythique, je trouve la polémique sans cesse rabbachée de: "On parle que des Juifs et pas de nous", ridicule, obsolète, et source de perte d'énergie qui me donne de l'urticaire ».
Eric de Kermadec.
Photos :
1) La grenouille et le boeuf.
2 ) Madame Georges Pau-Langevin.
3 : PSC ( petit sourire en coin ).