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9 Décembre 2014
Bruneau Retailleau, président du Coneil Général de Vendée, réagit contre les tentatives d'un laïcisme ra-bou-gri, d'éradiquer les racines culturelles ( et pour beaucoup spirituelles ) de la France.
LS.
Crèche de Vendée : oui au
principe de laïcité, non au
principe d'absurdité
Bruno Retailleau est Président du Conseil Général de la
Vendée. Il est également président du groupe UMP au
Sénat
A tous ceux qui ont manifesté leur soutien, leur
incompréhension ou même leur colère, je voudrais
exposer la ligne qui me guide depuis le début de cette
affaire.
D'abord pour leur dire que le Conseil Général était dans
l'obligation d'exécuter cette décision de justice, parce
qu'un recours n'est pas suspensif.
Maintenir la crèche, c'était entrer dans l'illégalité. Or un
responsable public, et à plus forte raison un
parlementaire chargé de faire la loi, ne peut pas donner
l'exemple de la désobéissance civile. On ne peut pas à
la fois déplorer l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat,
qui est une réalité que je ne cesse de dénoncer, et refuser
d'appliquer la loi.
C'est une question de cohérence et de crédibilité.
Cependant, je conteste avec la plus grande force cette
décision. Le Conseil Général va donc utiliser tous les
recours juridiques possibles pour faire annuler cette
décision. Une demande de sursis à exécution va être
déposée dans les jours qui viennent, en appui de l'appel
du Conseil Général devant la Cour d'Administrative
d'Appel. Nous irons jusqu'au bout, devant le Conseil
d'Etat et jusqu'à la Cour Européenne des Droits de
l'Homme s'il le faut.
Je tiendrai bon, pour trois raisons.
*Je tiendrai bon, d'abord parce que cette décision n'est
pas seulement grotesque. Pourquoi dans ce cas ne pas
interdire la galette des rois à l'Elysée, et la croix
occitane sur le logo de la mairie de Toulouse?
Je rappelle à tous les ayatollahs du laïcisme que la
laïcité, c'est la mise à distance de l'espace public du fait
religieux. Pas du fait culturel. Il faut être aveuglé pour
ne pas voir que nos institutions s'enracinent dans une
réalité culturelle. Je ne crois pas aux institutions
désincarnées. L'identité est constitutive de la
citoyenneté, l'échec de la construction politique de
l'Europe le démontre. A cet égard, l'affaire des agendas
édités par la Commission Européenne en 2011, dans
lesquels disparaissaient les fêtes chrétiennes, est
symptomatique: à force d'avoir nié leur héritage
collectif, les dirigeants européens se sont coupés les
ailes et se sont coupés des peuples.
*Je tiendrai bon, parce que cette décision n'est pas
seulement inéquitable.
Manifestement il y a deux poids deux mesures à la
justice de notre pays. Quelques mois après qu'Anne
Hidalgo a revendiqué l'organisation, par la mairie de
Paris, du repas officiel d'ouverture du Ramadan, un
tribunal interdit la seule évocation de la période de Noël
dans une autre collectivité. Cette laïcité à géométrie
variable est une source de tensions que je redoute.
Qui ne voit l'exaspération grandissante de nos
compatriotes devant la progression constante des
communautarismes? Pas un jour sans que les médias ne
relatent une revendication pour des horaires aménagés
dans les piscines municipales, pour des repas hallals
dans les cantines scolaires ou pour une version
réorientée des cours d'histoire dans les écoles publiques.
Le ciment de notre maison commune, la France, s'effrite
sous la poussée communautaire. Attention, par des
décisions incompréhensibles, à ne pas rendre son
effondrement irréversible.
*Enfin je tiendrai bon, parce que cette décision n'est pas
seulement désespérante. Car le symbole de la crèche
dépasse le symbole religieux. Elle fait partie d'un
patrimoine commun qui nous rassemble, bien au-delà
des convictions des uns et des autres. Les racines
chrétiennes de la France ne sont pas un postulat de la
foi. Elles sont un constat de la réalité.
! Réalité culturelle, tant nos artistes et nos artisans
ont puisé leur inspiration dans l'univers de Noël.
! Réalité sociale également, avec cette fête du
rassemblement par excellence où se tisse, dans l'unité
des familles, l'unité nationale et la grande unité de la
grande famille humaine. L'indignation qui s'est levée
spontanément montre à quel point nos compatriotes,
croyants ou non, restent attachés à leur histoire
collective. Actuellement, la France est fragilisée par la
crise et les Français tentés par le repli sur soi. Nos
racines culturelles et nos traditions populaires sont aussi
des liens sociaux qui nous maintiennent ensemble. Je
crois profondément qu'un peuple sans mémoire est aussi
un peuple sans avenir.
Bruno Retailleau
Président du Conseil Général de la Vendée
La deuxième photographie nous montre un jeune couple de Français accessible à la propagande du laïcisme.