L'enjeu de la réforme territoriale outremer, par Louis Dessout.
Manuel Valls a affirmé, jeudi 6 novembre à Pau, lors du congrès de l’Assemblée des départements de France, que le pays avait “besoin de cet échelon intermédiaire” qu’est le département, même s’il doit “évoluer”
Il s'agit du niveau indispensable de solidarité territoriale en milieu rural complémentaire de l'intercommunalité. Que je sache La Guadeloupe, étant, surtout et avant tout, rurale, doit inventer un modèle de solidarité en préservant et en adaptant la solidarité de ses bassins d'activités propres et non pas copier des modèles urbains de mutualisation, étrangers à sa réalité.
C'est la raison , dans le projet gouvernemental, du maintien de 50 départements ruraux sur les 100 départements français. Nos politiques et universitaires ignorent l'histoire de cet ancrage rural de La France. C'est la principale différence de la France avec les pays européens, beaucoup plus urbanisés et industrialisés mais moins ruraux. Le défi français consiste à mieux équilibrer son territoire entre l'urbanisme en augmentation et la ruralité en diminution.
L'enjeu de la réforme territoriale outremer consiste, pendant 2 ans,d'abord à évaluer ,avec les élus et cadres territoriaux du département,de la région, des communautés d'agglomération et des communes, l'efficacité de notre solidarité territoriale. Puis d'imaginer, inventer et chiffrer les nouvelles mutualisations nécessaires pour répondre au défi du développement, de la coopération géographique et de l'urbanisme. Ensuite de proposer à nos populations d'approuver cette nouvelle solidarité territoriale pensée et élaborée localement.
Il convient de rebâtir les fondations solidaires de notre maison commune, avant d’en choisir le toit pour nous abriter ou le berger qui conduira le troupeau au paradis.
L.D