Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
23 Novembre 2014
Cela me vient, tout à coup, ce soir, comme une bouffée. Oh! pas de spéculations, lecteurs ( lectrices ) amis, pas de spéculations hasardeuses. Cela va bien, merci. Mais enfin Jacques, Jacques Brel, il était bien. Il ne chantait pas principalement pour l'oseille, la thune, le pognon. Il exprimait, dans une époque qui s'éloigne, dans les années frivoles, dansantes, valsantes, valdinguantes comme les secondes dans une Rollex, à la Sarkozy, l
"Ne me quitte pas.
Je t'inventerai des mots insensés" ( voire ).
"Je te parlerai de ces amants là qui ont vu deux fois leurs coeurs s'embraser". Vraiment? Jacques y croit-il? Que dit le visage? La mimique? Le tremblement indécis de la voix? Cet homme n'ignore pas les intermittences du coeur, la vanité des retours en arrière, ni celle, si souvent, des rêves impossibles. Car il arrive que l'autre n'aie pas été, dès le départ, à la même hauteur de respiration.
Toutefois, la rage de vivre la vraie vie ( absente selon Rimbaud ) persévère en lui. :
"On a vu souvent, rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux. Il est parait-il des terres brûlées, donnant plus de blé qu'un meilleur avril".
Ô douleur! Ô douleur ! Mais aussi quel espoir, et quel témoignage.
L'accord parfait qu'on avait cru possible s'est enfui, évaporé sous le ciel noir.
Mais subsiste l'espoir, l'espoir lucide, qui ne supprime pas la douleur ( ô douleur ! ), mais permet de vivre, c'est à dire de canalyser les larmes, de les transmuer dans la beauté d'un sourire d'enfant. Oui d'enfant. Regardez le visage de Jacques, artiste, et "enfant" comme il en est souvent chez les artistes quand le mot peut s'écrire, ou se dire, sans guillemets.
Suis-je devenu aveugle et sourd ? Mais je n'entends pas cet accent pathétique et joyeux à la fois dans la chanson, aujourd'hui. Trop de bruit, de cris, de criailleries, de snobisme "artiste" chez nos chanteurs et chanteuses. Si je me trompe, j'en demande pardon. Mais je ne crois pas. Aujourd'hui cet art qui était aussi une morale publique ( au noble sens du terme ) n'est pas mort. Il est refoulé, réprimé par l'affreux nihilisme marchand qui prostitue et l'amour et le coeur, et la peine. Nos nouveaux "maîtres" pensent : " il faut qu'ils s'épanouissent", et disant, ils clignent de l'oeil, si vous voyez ce que je veux dire, après Nietzsche.
Mais les chefs d'oeuvre du passé subsistent. Faisons les connaître, afin que renaissent de nouveaux Jacques, de nouvelles Edith ( Piaf ), non sous leur forme ancienne, le monde a changé, les repères, et les mots aussi, mais leur inspiration profonde ( inspiration est un mot qui évoque le souffle. Un souffle de Pentecote? Nous inspirons de l'air pour vivre. Mais plus profondément l'objet de l'inspiration, de quelle nature est-il ? Un air putréfié de latrines? Ou celui plus pur qu'évoquait Baudelaire, venu des profondeurs du ciel étoilé ? ) qui ne demande qu'à renaître sous une forme renouvelée, mais la même, au fond, dans l'Être. .
Jacques, Jacques, ne nous nous quitte pas !
LS
http://www.youtube.com/watch?v=n0ehZeWGXW0