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24 Juillet 2014
Ce poème de 1890, n'est pas du meilleur Paul Valéry, alors encore très jeune ( alors, il n'a que 19 ans ). Mais c'est tout de même très honorable. Loin des nuisances de la politique, qu'il faut cependant affronter, je les offre aux lecteurs du Scrutateur en ce 24 juillet 2014.
Il s'intitule :
Dédié par LS à Adeline.
Les chats blancs.
Dans l'or clair du soleil, étirant leurs vertèbres,
-Blancs comme neige – on voit des chats efféminés,
Closant leurs yeux jaloux des intimes ténèbres,
Dormir – dans la tiédeur des poils illuminés.
Leur fourrure a l'éclair des glaciers baignés d'aube,
Dessous elle, leur corps, frêle, nerveux et fin,
A des frissonnements de fille dans sa robe,
Et leur beauté s'affine en des langueurs sans fin !
Sans doute ! Ils ont jadis animé de leur Âme
La chair d'un philosophe ou celle d'une femme,
Car, depuis, leur candeur éclatante et sans prix
Ayant l'orgueil confus d'une grande première
Les aristocratise en un calme mépris,
Indifférents à tout ce qui n'est pas Lumière !
Ce poème, très rare, figure dans les notes du premier volume des Oeuvres de Paul Valéry, à la page 1594 ).