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18 Juillet 2014
Au cours de sa visite en Guadeloupe, le ministre de la santé, madame Marisol Touraine a été conduite à parler longuement de l'épidémie de Chikungunya qui sévit actuellement dans notre île, ainsi qu'à la Martinique. Le Figaro de ce jour en parle dans l'article reproduit ci-dessous. La photographie choisie, par notre illustre confrère, pour illustrer l'article a suscité un commentaire aussi lapidaire qu'impertinent de notre jeune consoeur, chargée des sports sur le Scrutateur, Jeannely d'Om-Hota : « Si face à ce trio une illustration du Zoo est mise cela vaudra certainement un séjour à Fond Sarail!!!!!!! ». Je l'ai choisie pour illustrer la deuxième photo illustrant cet article.
(PS: Fonds Sarail est, pour ceux qui l'ignoreraient, cette localité de la commune de Baie-Mahault, où se trouve le Centre pénitentiaire le plus important de la Guadeloupe ).
LS.
INFOGRAPHIE - Après l'épidémie qui touche les Antilles françaises, la métropole met tout en œuvre pour éviter une contagion.
Depuis Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé des mesures inédites pour les personnes infectées par le chikungunya dans les Antilles françaises: la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale des médicaments antidouleur et la suppression des jours de carence pour les arrêts de travail répétés, liés au virus. Car le chikungunya, appelé aussi «maladie de l'homme courbé», transmis par une piqûre de moustique, peut être très handicapant.
Depuis le 6 décembre, l'état d'alerte a été déclaré par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans les Antilles. En cumul, depuis décembre dernier, plus de 117.000 cas évocateurs du chikungunya ont été recensés par la cellule interrégionale d'épidémiologie Antilles-Guyane, dont la moitié pour la Guadeloupe. Le nombre réel pourrait être supérieur. Certains malades ne consultent pas et, selon les études scientifiques, de 3% à 25% des personnes touchées par le chikungunya sont dites «asymptomatiques», c'est-à-dire sans signes cliniques.
Le risque est donc plus grand que la maladie arrive dans l'Hexagone. Déjà 148 cas importés de chikungunya sont recensés, sans compter 4 personnes qui ont, de surcroît, été infectées par la dengue, transmise par la même famille de moustique (Aedes). «Plus de 95% de ces cas ont été contractés aux Caraïbes», précise Harold Noël, médecin épidémiologiste à l'InVS. Depuis 2005, seulement 2 à 6 cas de chikungunya étaient importés chaque année en métropole. En 2010, il y avait eu 4 cas de la maladie en France, dont 2 transmissions à Fréjus, dites «autochtones», les seules enregistrées en métropole. Il s'agissait d'une petite fille qui aurait contracté la maladie en Inde. Un autre moustique l'aurait piquée en France, serait devenu le vecteur de la maladie et aurait piqué une autre enfant à Fréjus.
Anna-Bella Failloux, responsable du laboratoire Arbovirus et insectes vecteurs à l'Institut Pasteur, assure que «pour la métropole, tous les voyants sont au rouge. Le moustique-tigre (Aedes albopictus), qui pourrait être le vecteur du chikungunya, est présent dans 18 départements du sud de la France et dans 20 pays européens. Le nombre de cas importés est plus élevé que celui de dengue. Pendant la période estivale, les moustiques pullulent massivement et les vacanciers de retour des Caraïbes peuvent être porteurs du virus responsable de la maladie. Des cas autochtones pourraient donc se développer. Cependant, il ne faut pas s'affoler. Des millions de gens vivent dans des zones contaminées. Surtout, le chikungunya ne tue pas directement. Les décès observés à l'île de La Réunion, en 2006, après la période épidémique qui avait touché plus de 300.000 habitants, s'expliquent car les personnes atteintes par le virus du chikungunya étaient déjà très fragilisées ou malades ».
Le risque d'explosion épidémique n'en est pas moins grand. «Il faut de deux à trois jours pour que le moustique infecté par le virus du chikungunya en ayant piqué une personne contagieuse (un jour avant l'apparition des symptômes, jusqu'à sept jours après) le multiplie et le délivre avec sa salive quand il pique, contre huit à dix jours pour la dengue », précise l'experte de l'Institut Pasteur. Du fait de ce mode de transmission, seule la lutte contre les moustiques est efficace. Après l'apparition du tout premier cas autochtone à Saint-Martin, fin 2013, la Direction générale de la santé a décidé cette année de renforcer la vigilance et l'accès aux diagnostics pour améliorer la lutte contre les insectes. Grégory L'Ambert, coordinateur national de la surveillance du moustique-tigre, précise que, depuis le début de l'année, 36 traitements aux insecticides ont été entrepris dans l'Hexagone, sur les 158 cas suspects transmis par les autorités régionales de santé, elles-mêmes informées par les médecins et les laboratoires. «Le traitement s'effectue généralement dans un rayon de 150 mètres autour du domicile de la personne contaminée», ajoute Grégory L'Ambert.
Reste que telles précautions ne sont pas toujours prises sur le continent américain, où les experts redoutent une explosion de la maladie.
«Quand on parle de la maladie de l'homme courbé, c'est exactement ça», raconte Esther, qui a été contaminée à Bali, où elle habite. «Lorsque j'ai eu les premiers symptômes, j'ai d'abord pensé à la dengue» avant de découvrir qu'il s'agissait du chikungunya. «J'avais de la fièvre mais un peu moins que dans le cas de la dengue et, surtout, cela s'accompagne d'une énorme fatigue et de douleurs articulaires qui peuvent durer des mois», raconte la jeune femme. «Dans mon cas, ce sont surtout les mains qui me font souffrir, cela me réveille la nuit et c'est très pénible le matin, poursuit-elle. Pour d'autres, cela peut concerner les jambes, le dos… J'ai un ami qui, certains jours, ne réussit pas à monter sur sa moto tant il souffre!» Ces symptômes qui perdurent sont confirmés par les études menées après l'épidémie de chikungunya à La Réunion (2005-2006). Sur les 391 personnes qui avaient complété un questionnaire deux ans après le début de leur infection, «55 % déclaraient ne pas être guéris et avoir une qualité de vie détériorée», rapporte l'InVS (Institut de veille sanitaire). Une altération équivalente à celle observée chez des patients ayant des maladies rhumatologiques chroniques. «Franchement, ça m'inquiète beaucoup», reconnaît Esther. L'étude de l'InVS montre néanmoins que les personnes guéries recouvrent une qualité de vie semblable à celle de la population générale.