28 Mai 2014
Ce matin, dans le Figaro.
LE SCAN SPORT - Très attaché aux symboles et à La Marseillaise, l'ancien défenseur des Bleus s'est réjoui d'avoir vu les Bleus enthousiastes lors de l'hymne national mardi soir.
Le Scan Sport: Les Bleus ont été plus démonstratifs que d'habitude lors de l'hymne national, avant le match face à la Norvège. Comment avez-vous accueilli ce nouvel élan?
Franck Leboeuf: Je trouve que c'est une très belle image. Je ne crois surtout pas qu'on doit forcer les joueurs à chanter La Marseillaise mais c'est un symbole qui permet de faire le lien entre les joueurs et le public. En plus, je trouve que nous possédons un bel hymne national! Certains hymnes célèbres vous donnent tout de suite des frissons et avec la Marseillaise, c'est toujours le cas.
Lorsque vous étiez joueur, que ressentiez-vous au moment des hymnes?
Personnellement, je pensais à ma famille et mes proches dans les tribunes. On pense aussi au match qu'on va faire. On réalise aussi qu'on a une sacrée responsabilité sur les épaules et qu'on représente un pays tout entier. Chanter permet aussi aux footballeurs d'expulser un peu d'adrénaline et cela aide à se mettre complètement dans le match.
Trouvez-vous que la nouvelle génération de footballeurs a perdu cet esprit cocardier?
Il y a trois mois je vous aurais répondu certainement oui. Aujourd'hui, je trouve qu'il y a un nouveau souffle, un renouveau dans cette équipe et une nouvelle osmose avec le public français. Tout est lié, il y a la naissance d'un groupe, d'un fond de jeu et cela rejaillit forcément sur la relation entre les Bleus et le public français. Mais je savais qu'avec Didier Deschamps, on allait arriver à retrouver une belle équipe de France.
Il y a une forme de honte à la chanter car on a la crainte d'être taxé de nationalisme. ( Cette honte est un symptôme de la maladie dégénarative instillée dans le peuple français par les pseudo élites – de gauche comme « de droite » - qui nous « dirigent ». Le vote de dimanche dernier est le signe que des anticorps commencent à apparaître et à être efficaces. Et les Hollande, Valls, Taubira, Juppé, Fillon, Raffarin devraient commencer à s'en apercevoir avant qu'il ne leur en cuise. Note du Scrutateur ).
Avez-vous déjà reçu l'ordre de chanter la Marseillaise?
On ne me l'a jamais demandé en équipe de France. Chez moi, c'est naturel. Ma première Marseillaise, je l'ai entonnée en 1976 quand Guy Drut a été champion olympique à Montréal. Je me suis levé, mon oncle était lieutenant-colonel dans l'armée de l'air. J'étais chez lui, il était trois heures du matin et on a regardé ce 110 m haies historique. Quand l'hymne a démarré, on s'est levé comme un seul homme et on a repris les paroles.
On a parfois l'impression que chanter La Marseillaise est mal perçu, comme si c'était un peu démodé ou ringard…
Pour moi c'est être patriotique, tout simplement. Et je pense qu'il faudrait qu'on le soit un peu plus en France. Il y a une forme de honte à la chanter car on a la crainte d'être taxé de nationalisme. C'est dommage. Il faut faire la part des choses. J'aime mon pays et j'en suis fier. J'assume son Histoire avec ses qualités mais aussi ses défauts. On a un beau pays et il faut qu'il le reste. Or, parfois j'ai un peu l'impression qu'on perd un peu ce qui fait «nous», notre belle identité.
Ce symbole est d'autant plus important que le pays traverse une crise économique mais aussi sociétale…
C'est vrai. Mais vous savez, je crois qu'il faut peu de choses pour que des gens se rassemblent après un désamour complet avec les Bleus. On a juste besoin d'une étincelle, comme face à l'Ukraine. Ce match fut une renaissance et pas uniquement sur le terrain. On se retrouve avec des gens qui se retrouvent de nouveau derrière leur équipe. Il y aura 17 000 français qui se déplaceront au Brésil cet été, je trouve ça magnifique.
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