3 Avril 2014
Alain Bauer est un ancien grand maître du Grand Orient de France. Je crois que l'on ne oeut me soupçonner d'être favoiarble à la Franc Maçonnerie, et je me suis expliqué longuement sur ce sujet, dans un article documenté, qui a trouvé un écho favorable même dans certains milieux de du GO ( voir l'article paru dans Le Scrutateur ).
Mais, quand un Franc Maçon dit quelque chose de sensé, ( quelles que soient ses arrière-pensées ) ce serait être de mauvaise fois que de ne pas le signaler.
Ainsi pour cette interviev de M. Bauer, que publie Valeurs Actuelles. LS.
http://www.valeursactuelles.com/%E2%80%9Csarkozy-sup%C3%A9rieur-valls%E2%80%9D
Entretien avec Alain Bauer. Professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, à New York et à Pékin, proche de Nicolas Sarkozy, qu’il a conseillé, et parrain d’un des fils de Manuel Valls, Alain Bauer fait le bilan de l’année qui s’est écoulée en matière de délinquance.
Manuel Valls a commenté la semaine dernière les chiffres de la criminalité en pointant du doigt la délinquance étrangère venant de l’Est. Les Français ont le sentiment d’être de plus en plus exposés aux bandes “importées”…
Plus qu’un sentiment, c’est une réalité qui n’est pas nouvelle. Le véritable problème de la criminalité récente vient de l’absence de frontières. De nombreux idéologues estiment que mieux contrôler ou fermer les frontières serait contraire à une certaine idée de l’échange, de l’ouverture internationale et de l’Europe. En facilitant ce dispositif, on crée mécaniquement des problèmes de criminalité qui se sont multipliés.
Vous parlez de populations issues d’Europe de l’Est, mais on parle peu des populations venues d’Afrique…
Effectivement. Pourtant, l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) a expliqué dans deux études très honnêtes le problème de la “surdélinquance” des ressortissants originaires du Maghreb et du Sahel. Ce problème en soulève un autre : celui de notre mode d’intégration nationale et de notre refus des statistiques ethniques. Il faut admettre qu’il y a toujours eu un lien entre les jeunes hommes issus des vagues successives d’immigration et la criminalité.
Qu’avez-vous pensé des récentes déclarations du général Soubelet, numéro trois de la gendarmerie, qui a affirmé que le système pénal français ne permet pas de faire baisser la délinquance ?
Je constate que le général Soubelet a dit la vérité avec honnêteté et mesure. Dans une chaîne pénale, le maillon faible donne l’état de résistance de toute la chaîne. Le maillon faible aujourd’hui, c’est la justice, pas tellement parce qu’elle fait mal son travail, mais parce qu’elle est marquée par ce que j’appelle la “théologie de la libération” qui considère que toute politique pénale forte est injuste et discriminatoire, tout particulièrement à l’égard des populations issues de notre ancien espace colonial. Certains se disent : “Nous sommes responsables de les avoir maltraités par le passé, donc nous n’allons pas les punir.”
Christiane Taubira et Manuel Valls servent le même gouvernement et souvent donnent l’impression de ne pas être d’accord…
C’est sûr qu’il existe une incohérence naturelle entre Intérieur et Justice. Mais cette incohérence était déjà présente dans le programme de François Hollande, qui semble aujourd’hui, sur le dossier judiciaire comme il y a peu sur l’économie, en décalage avec la réalité. Manuel Valls a remporté de nombreux arbitrages, même si la mise en scène de ces succès n’a pas toujours ménagé tout le monde.
Manuel Valls est souvent comparé à Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Vous connaissez très bien les deux hommes : comment les positionnez-vous ?
Nicolas Sarkozy, place Beauvau, a certainement été l’un des plus grands ministres de l’Intérieur que le pays ait connus, à la fois par son dynamisme, sa volonté, mais aussi par son efficacité dans la reconquête des territoires et les moyens qu’il avait pu obtenir. Manuel Valls est là depuis quelques mois, il faut laisser du temps au temps. Il ressemble effectivement à Nicolas Sarkozy dans son mode de communication, mais fort peu dans son caractère et son mode d’organisation. Sarkozy avait un avantage : son expérience ministérielle antérieure et son obsession de l’efficacité. Son objectif était d’avoir les meilleurs résultats possibles pour devenir président de la République ; ce n’est pas exactement la même chose pour Valls.
L’action de Nicolas Sarkozy n’était-elle pas au-dessus de celle conduite par Manuel Valls ?
Oui, en termes d’expérience et de moyens, mais la dynamique et la volonté sont comparables. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs été l’un des premiers à “repérer” Manuel