25 Mars 2014
Ceux qui s'intéressent à la philosophie et à son regard critique sur la vie des sociétés, sont aujourd'hui dans la tristesse en apprenant la mort du philosophe français Jean-François Mattéi.
Professeur d'université, il était l'auteur d'une oeuvre considérable, non seulement critique mais constructive.
J'ai consacré un article à l'un de ses maîtres livre Le regard Vide ( essai sur l'épuisement de la culture européenne. Chez Flammarion ) dans la revue Catholica, puis sur le Scrutateur ( http://www.lescrutateur.com/article-un-certain-regard-vide-par-edouard-boulogne-40368540.html ).
Ceux qui voudront l'entendre pourront faire l'acquisition de la conférence qu'il avait consacrée à l'un des maîtres de la pensée contemporaine Hannah Arendt, en deux disques vidéo, éditée par Frémeaux et associés. Voir la photographie, plus bas ).
C'est toujours une chance de rencontrer dans sa vie un vrai maître à penser. J-F Mattéi fut un de ceux-là.
Edouard Boulogne.
Le célèbre professeur de l'Institut universitaire de France s'est éteint à 74 ans, lundi, à Marseille.
Il disparaît brusquement, laissant les autres grands penseurs de France, et leur public, à leurs livres et leurs idées: le philosophe Jean-François Mattéi est décédé à 74 ans, lundi, à Marseille, rapporte Nice Matin . Né à Oran, en Algérie, le 9 mars 1941, il fut un professeur de philosophie grecque et de philosophie politique de renom. Ancien élève de Pierre Aubenque et de Pierre Boutang, il a longtemps exercé à l'université de Nice Sophia Antipolis. L'Institut universitaire de France le comptait parmi ses précieux membres. Apprécié par la communauté pieds-noir et harkis, l'érudit fut notamment l'invité de la ville de Nice pour divers événements et colloques à l'occasion de la commémoration du cinquantenaire du Rapatriement.
Parmi ses œuvres les plus connues, les lecteurs retiennent Où va l'humanité? qui donne un éclairage sur les enjeux éthiques et sociétaux qui ont trait à l'avenir de notre espèce, La puissance du simulacre: dans les pas de Platon où les images de notre quotidien (du cinéma aux jeux vidéos en passant par Internet et les smartphones) démultiplient les apparences, illusions et autres faux-semblants autrefois dénoncés par Platon comme de sombres et fallacieux reflets du réel, ainsi qu' une biographie dédiée au fondateur de la discipline.
L'un de ses derniers essais, L'Homme indigné (paru aux éditions du Cerf en novembre 2012), dans lequel il apporte son point de vue sur le sentiment de révolte - accru dans notre société actuelle -, à la lumière de ses prédecesseurs et confrères Dostoïevski, Philip Roth, Nietzsche et Tom Wolfe, était au cœur du débat lors de sa venue sur le plateau d'Arte, alors qu'il était l'invité de Raphaël Enthoven dans l'émission Philosophie, en novembre 2013. Une grande perte que regrettent amèrement ses fervents admirateurs sur Twitter.